Aux XIIe et XIIIe siècles fut construit, sur le contrefort de la colline du «Bancillon» dominant le bourg de Theizé (Rhône), un château-fort destiné à surveiller et contrôler la rive droite de la Saône, seule voie de passage possible entre le domaine capétien et les «fiefs mouvants» de la Couronne (duché de Bourgogne, comté de Toulouse). La rive gauche (Dombes et Bresse) appartenait alors à la maison de Savoie, indépendante du Roi de France jusqu'au traité de Lyon en 1601.
Vingt-trois ans après le début de la guerre de Cent-Ans, Édouard III Plantagenet impose à son cousin Jean II le Bon la paix de Brétigny. Licenciées, les troupes composées de redoutables aventuriers, s'organisent en grandes compagnies, pillent les campagnes et rançonnent les villes. Pour éviter que le château de Theizé ne tombe entre les mains de ces compagnies, et parce que la bourgade dépendait du Lyonnais, les chanoines-comtes de Lyon le font démanteler.
Ce n'est qu'une fois la guerre de Cent-Ans terminée, qu'un nouveau château-fort est bâti sur le même emplacement. Il comprend un corps de bâtiment à trois niveaux et un grenier. Il est flanqué de deux tours en saillie. A côté de cette forteresse, la chapelle romane va s'agrandir en 1536 par un choeur gothique, puis par un remaniement du mur Sud pour ériger quatre chapelles latérales.
En 1577, Huguette de Fougères, héritière des seigneurs de Theizé épouse Pierre de Châteauneuf de Rochebonne venu du Vivarais. Par ce mariage, elle lui apporte Theizé, Sarroux, Oingt, Chambost.... Sénéchal du Puy-en-Velay, bailli du Velay, seigneur de Rochebonne et Châteauneuf-en-Boutières, de Leyniec-en-Forez, Pierre de Châteauneuf de Rochebonne, capitaine de gens d'armes, fut un rude catholique et farouche ligueur.
Son petit-fils François de Châteauneuf de Rochebonne décide vers 1650, de s'installer dans le château de Theizé. Il fait modifier la façade, puis agrandir le château en le dotant d'un escalier monumental et aménage de grandes galeries dans l'aile Est et Ouest. Au siècle suivant une petite maison complètera l'ensemble, contre la tour Sud.
Charles-François de Châteauneuf de Rochebonne, pair de France, archevêque de Lyon, fils de Charles de Châteauneuf de Rochebonne et de Thérèse de Grignan, dernier représentant de cette branche de la famille, décède en 1740.
Le site de Rochebonne devient alors la propriété du seigneur de Riques, secrétaire du Roi Louis XV. A sa mort, en 1778, la propriété passe à Jean-Baptiste de Nervo, son neveu, qui sera le dernier seigneur de Theizé jusqu'à la révolution.
En 1792 le château de Rochebonne devient bien national. Il est pillé avant d'être vendu à des particuliers dans le premier tiers du XIXe siècle.
En 1984, le Syndicat d'Initiative des Pierres Dorées acquiert la partie Nord du château pour le compte de la commune de Theizé, initiant ainsi le sauvetage et la restauration du château. En 1987 une souscription organisée par l'association «Renaissance de Rochebonne» créée à cet effet, permet l'acquisition pour le compte de la commune de la partie Sud. En 1995 et 1996, avec l'aide du Conseil général du Rhône et l'association «Culture et Patrimoine Rochebonne», la commune de Theizé acquiert en deux opérations la partie Ouest. L'ensemble appartient désormais à la commune de Theizé en Beaujolais.
D'importants travaux entrepris par l'association «Culture et Patrimoine Rochebonne» ont permis de sauver l'ensemble de l'édifice.